Interruption du coaching: le client a-t-il tous les droits?

Lors d’une séance de supervision collective, l’une des participantes a partagé avec le groupe un cas qui nous interrogeait sur l‘ une des permissions essentielles qui nous garantissons à nos clients : le droit d’interrompre le coaching à tout moment.

Cela m’a donné envie de partager avec vous quelques unes de mes réflexions sur le sujet. 

 

Permettre au client de pouvoir interrompre le processus de coaching est essentiel car cela fait partie de la démarche d’autonomisation du client. Et ce, quelle que soit la raison pour laquelle il décide d’arrêter: parce qu’il considère qu’il a atteint son objectif, parce qu’il considère qu’il doit faire une pause, parce que le processus ne lui convient pas, parce qu’il a changé d’objectif etc... 

 

Néanmoins, le coaching est également une démarche qui implique un CONTRAT:

- en tant que coache je m’engage vis à vis de mon client; sans être exhaustive, je lui garantie par exemple, des conditions et un cadre de travail, je lui signifie mes devoirs professionnels vis à vis de lui et notamment la bienveillance, l'absence de jugement, la plus stricte des confidentialité etc... ou encore je m’engage sur mon professionnalisme et notamment le fait d'avoir travaillé sur moi et de continuer à me former et à être supervisée etc...

- inversement, ce contrat implique que lui aussi, s'engage ; il y a un engagement entre deux personnes qui se respectent, un engagement de confiance vis à vis de moi en tant que coache professionnelle et enfin, un engagement vis à vis du processus de coaching tel que je le lui propose. Autrement dit, s’il y a des permissions essentielles à garantir à nos clients, ils ont en échange,  des devoirs, ne serait-ce qu’un devoir d’implication dans le processus… Ce n'est pas à des coachs que j'apprendrais l'importance de rappeler à nos clients, y compris dans le contrat, que le niveau de leur implication conditionnera le degré avec lequel ils atteindront leur objectif… 

Une fois ce cadre contractuel posé, le client dispose toujours du  DROIT absolu de pouvoir arrêter le coaching à tout moment et quand il le souhaite. Mais, pour moi, cela ne signifie pas pour autant que tout est «permis» ni que cela est «permis» inconditionnellement. 

Arrêter un contrat, que cela se fasse au moment prévu (c'est à dire au bout de 6, 8  ou 12 de séances) ou pas (le client ou le coach souhaite arrêter au bout de quelques séances) , cela implique toujours que cela soit non seulement formulé mais que, dans toute la mesure du possible, cela soit formulé selon les termes prévus par le contrat. C’est la raison pour laquelle prévoir cette clause contractuelle dés l'entretien préalable me semble essentiel car cela signifie que je considère profondément mes clients comme des personnes pleinement responsables de leurs faits et gestes. Avec lesquelles je passe un contrat sur un pied d'égalité. Cela fait donc partie intégrante d’un processus qui RESPONSABILISE le client : autrement dit, il a le droit absolu de décider d’annuler une séance ou d’arrêter le coaching à condition de prendre pleinement ses responsabilités et non seulement de l’annoncer mais aussi de l’annoncer suffisamment à l’avance. 

Dans le cas contraire, il me semble important de considérer que la séance initialement prévue est due, par respect pour mon temps, pour mon travail mais aussi par RESPECT pour la personne qui fait le choix assumé et donc payé, de ne pas venir à une séance (ceux qui ont une sensibilité psychanalytique, savent d'ailleurs que cela a souvent du sens, même si, on ne cherche pas forcément à l’explorer dans un coaching, contrairement à ce que l’on ferait dans le cadre psychanalytique).

Aussi, pour signifier cela, je demande à mes clients de payer chaque séance à l’avance. C’est à dire au moment de sa réservation. Cela symbolise l’engagement du client dans le processus de coaching. En cas d’annulation, c’est à dire si le client me formule une simple demande, elle peut bien sûr toujours être remboursée. Mais dans le cadre d’un coaching, le paiement des séances au moment de leur réservation nous garantit au client comme à moi, que lorsqu’il y aura départ, il aura fait l’objet d’un échange entre nous. Cela fait partie du cadre du processus. 

Il n’y a bien sûr, pas une seule façon de terminer un coaching, pas de bonne ou mauvaise façon d’en parler... Le plus souvent, lorsqu’un coaching touche à sa fin, j’ouvre un moment de parole pour échanger sur la fin du travail (c’est souvent l’objet au moins partiel, de la dernière séance). Néanmoins, ce n’est jamais une obligation. Le client n’a pas a priori, de comptes à me rendre sur les raisons de sa décision. Il peut tout à fait choisir de ne pas m’en dire plus s’il le souhaite. Le contrat passé ensemble lui demande juste de formaliser cette demande, juste de me le signifier. 

Concrètement, cela  peut donc avoir été  prévu longtemps l’avance ou pas. Cela peut se faire à la fin d’une séance juste par quelques mots.  Cela peut être parfois être fait juste par un sms ou un coup de fil. Parfois même c’est moi qui signifie que le processus se termine (surtout quand un coaching s’éternise et que c’est alors mon rôle de baliser la fin du processus) ...

Heureusement, les départs impromptus n'arrivent qu’exceptionnellement. Généralement, la fin d’un coaching est un moment  riche où sont (re)formulées les acquis principaux. C'est un moment formidable  aussi pour ancrer encore et toujours, ce qui permet à notre client de se sentir grandi.

 

 

 

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